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vendredi, janvier 22 2010

Super Grand Patron / chronique N°5

BigBoss2iemeSerie22_22042006.jpg J’ai bien réfléchi : un Grand Patron, c’est comme un super héros - à part que le super héros sauve la veuve et l’orphelin au péril de sa vie tandis que le grand patron n’en a strictement rien à foutre au péril de rien - sauf si la veuve est actionnaire de sa boîte. Mais à part ça, c’est pareil : comme les super héros, les Grand Patrons ont aussi de super pouvoirs.

Prenez Henri Proglio, par exemple : lui, c’est très simple, il peut se couper en deux. C’est ça son truc. Et ça ne lui fait même pas mal, rien, pas la moindre goutte de sang. Il dit une formule magique bizarre tout haut, comme ça : « Sé-pa-ra-tion des pou-voir ! » et hop ! voilà deux demi Proglio à la place d’un seul !

Du coup, c’est hyper pratique parce qu’il peut diriger EDF et Véolia en même temps.

Ainsi, tous les matins, la partie droite de Proglio peut partir - à cloche-pied - manager Véolia, tandis que la gauche rejoint EDF, à cloche pied également. Comme ça, MM. Pro et Glio peuvent travailler, chacun de leur côté et ce, 24 heures sur 24 car, c’est bien connu, un Grand Patron ne dort pas. Et c’est normal puisque ça ne rapporte rien. Au pire, quand un Grand Patron est un peu fatigué, il ordonne à l’un de ses assistants de dormir à sa place et comme ça, hop ! pendant ce temps, il peut continuer à licencier des gens.

Tout ça pour vous dire qu’un homme capable de travailler 48h sur 24, c’est un peu normal de ne pas le payer au SMIC.

J’entends également des mauvaises langues dire qu’il y aurait des conflits d’intérêt entre Véolia et EDF. Et alors ? Quand il y a un conflit quelque part, il faut bien le résoudre non ? Vous préféreriez qu’on envoie les casques bleus ? Non ?

Alors quoi de mieux qu’un Super Patron, défenseur de la justice et de la liberté pour ramener la paix entre ces garnements ? Mmmh ?

Un autre super pouvoir du Grand Patron, c’est qu’il est quasiment indestructible. Par exemple, quand la société qu’il pilote s’écrase en flammes, tout le monde a peur, sauf lui. Lui, il dit à ses salariés, l’air grave : « j’ai été extrêmement honoré de travailler avec vous, les gars. » puis, tout ému, il ouvre la fenêtre de son bureau et, farouche, il plonge dans la nuit avec son parachute doré vers de nouvelles aventures.

Il est un peu embêté d’avoir fait des bêtises avec la vie des gens, bien sûr, mais bon, c’est que des gens après tout, hein.

Ensuite, il retourne à la base secrète des Grands Patrons. Ses copains le gourmandent un peu ; par exemple, il lui disent : « petit canaillou, va ! » mais après, ils lui confient un autre poste de Grand Patron parce que ce n’est pas bien de profiter de la faiblesse d’un copain.

Et puis ça peut arriver à tout le monde de planter une boîte du Cac 40 de temps en temps.

Tout ça pour vous dire que je ne comprends pas bien les stériles polémiques sur la double casquette - et le double salaire de M. Proglio. Les gens sont jaloux, que voulez-vous ? Ils n’y connaissent rien alors que moi, je collectionne toutes les vignettes de Grands Patrons sur mon album Panini et que, oui, je peux vous assurer qu’ils ne sont pas comme nous : ils sont d'un autre monde.

                                                   *

« Si les gens savaient par quels petits hommes ils sont gouvernés, ils se révolteraient vite. » Talleyrand.

jeudi, janvier 21 2010

Tu veux le numéro de ma burqa ? / chronique N°4

C’est fascinant, une burqa quand même, quand on y pense. Ça pourrait avoir sa place dans un donjon sadomaso, à côté des masques en latex et autres joyeusetés - sauf que là, c'est fait pour être porté en public. A la cool, si j’ose dire. Une burqa, c’est fait pour cacher, oui, mais pour cacher quoi ? Pour cacher ce sein que je ne saurais voir ? En quelque sorte.

D’ailleurs, nous, les occidentaux, avons aussi des choses à cacher. Pour faire simple, on cache ses parties génit… enfin… heu… on cache son sexe, quoi. Parce que c’est un peu intime, ce genre de choses, voyez ? C’est un peu obscène, limite cochon. Les Papous ou certains Indiens amazoniens, par contre, se baladent complètement à poil. Ils s’en branlent, eux, de leurs parties. Hum, hum.

En Afghanistan, non ! On planque tout, enfin, chez les femmes surtout. Pourquoi ? Parce que les femmes excitent les hommes (ces salopes) répond le docte taliban. Son jeune correspondant djihadiste saoudien confirme, l’air grave.

Explication : tout le monde sait que les hommes sont bons et innocents et qu'ils font plein de chouettes trucs religieux sans penser à mal tandis que les femmes, elles, a font rien qu’à les exciter avec leurs coudes, leur nez ou avec n’importe quoi d’autre qui leur tombe sous la main. Ça n’est pas très sympa.

Du coup, après, ces pauvres hommes sont tout excités, tout part en couille et l’on risque fort de se retrouver au beau milieu d’une partouze générale, au lieu de prier chastement afin de gagner sa place au paradis – lui même bourré de jeunes vierges et où il devrait y avoir moyen d’organiser une partouze générale aussi.

Alors un jour, un gars, probablement très religieux et un peu malade du slip, a trouvé la solution. Pour empêcher les femmes, cette sale race, de nous exciter en permanence avec leur corps… heu… humain, il a inventé une sorte de maxi culotte de grand-mère en coton pour couvrir toutes leurs parties intimes. Et comme sa femme était complètement intime avec lui, pouf ! il a inventé la burqa - ou culotte totale - sorte d’immense slip externe, à porter par dessus ses vêtements et même, par dessus la tête. Comme ça, hop, fini les gaules intempestives !

Burqas

C’est ça qu'il voulait nous dire, mon taliban : que la femme est un sexe et qu’elle n’est que ça (sauf maman). C’est une foufoune ambulante et une foufoune, ça se met dans une culotte. CQFD.

Le problème, c’est que, si c’était vrai et que les femmes n'étaient qu'un sexe, nous ne serions pas des millions d'hommes à entendre régulièrement : « pas ce soir, chéri, j’ai la migraine ». Donc, c’est faux. Et pourtant je vous jure que ces soirs-là, j’aimerais bien qu'ils aient aient raison, les talibans.

Mais bon, en même temps, ça ne me plairait pas trop que ma femme se balade avec sa culotte sur la tête.

mardi, janvier 19 2010

Les deux cons (de journalistes enlevés en Afghanistan) / chronique N°3

Qu’est-ce que c’est encore que ces deux cons ? Est-ce qu’on n’a donc rien d’autre à foutre que d’aller traîner dans ces pays-là, quand on est journaliste à France 3 ?

L’Afghanistan, franchement ! Un pays pourri, sec comme l’œil d’un homme politique en train de trahir ses amis. Des tribus moyenâgeuses qui se massacrent allègrement pour rigoler. Des petite tentes molles de camping bleues qui marchent toutes seules en tenant des enfants par la main. Un peuple pas fair-play du tout, et qui utilise ses montagnes pelées pour empêcher les chars de nos belles armées démocratiques modernes de charger à fond de train ses hordes de bouseux en pyjama avec des bonnets ridicules. Des gourous illuminés qui envoient des gamins sauter dans des attentats suicide au lieu de venir nous le dire en face.

De la poussière en été. De la neige en hiver. Et quelques petits gars bien de chez nous qui tombent de temps à autre sur ce champ de déshonneur face à un ennemi qu’ils n’ont souvent même pas vu. Et surtout, pas le moindre people ! Pas de yacht ! Pas de Fouquet’s ! Pas de champagne !

Qu’est-ce qu’on peut bien aller chercher comme scoop, en Afghanistan alors que notre président a tant d’annonces, de déclarations et de voyages de presse à faire ici, en France ? Toute ces belles choses qui mériteraient pourtant bien plus l’attention des journaleux que ce pauvre désert sans intérêt. Quoi d'intéressant ?

Oh oui, bien sûr, il y a des soldats français qui meurent là-bas mais bon, hein, les soldats, faut bien qu’il en meure un peu de temps en temps sinon ça ne fait pas sérieux, comme conflit, ça fait paint ball. Mais de là à aller fureter en Afghanistan sous prétexte qu’on est journaliste, aucun intérêt. La curiosité, je ne suis pas contre mais alors là, franchement, c’est déplacé. On a envoyé du pognon, des soldats, on tue un peu des gens, normal, c’est la guerre et puis voilà, c’est tout. Ça intéresse les gens, ça ?

En plus, les deux cons qui se sont fait enlever, il va falloir aller les chercher, maintenant. Et ça va coûter bonbon.

Comme le disait si bien notre président, « les journalistes, ce sont des nullards, il faut leur cracher à la gueule, il faut leur marcher dessus, les écraser. Ce sont des bandits. Et encore les bandits, eux, ont une morale. » Pas faux, ce qu’il dit, notre Nicolas. Du coup, ce serait quand même assez tentant de les laisser sur place, non ? On pourrait très bien laisser aux pouilleux de là-bas le soin de leur cracher à la gueule et de leur marcher dessus à notre place, non ?

Et bien, non. Sous prétexte qu’on est une démocratie, il va falloir les ramener, les deux cons, pour bien montrer qu’une démocratie repose sur la liberté d’information et que nos ressortissants, on y tient. Et puis surtout, on ne va quand même pas laisser à ces clodos le plaisir de leur marcher sur la gueule à notre place, question de standing international.

Putain ! On aurait pourtant pu leur en donner, du scoop, ici : il suffisait de demander à l’Elysée.

En tout cas, si jamais on les retrouve en un seul morceau, c’est le cas de le dire, on fera une petite cérémonie vite fait et puis hop ! on leur remarchera sur la gueule. Au prix que ça nous aura coûté, on ne va pas se gêner.

lundi, janvier 18 2010

F.I.F. : Français d'Identité Française 2 / chronique N°2

Je voudrais remercier M. Besson de nous avoir donné l'identité nationale, cet infaillible concept pour reconnaître les Français qui n'ont de français que le nom, ces Français étrangers, ces traîtres.

Franchement, je pense qu’on peut lui faire confiance, à Besson, pour débusquer les traîtres. Et si jamais il se trompait, Nicolas Sarkozy ne s’y tromperait pas, lui. L’étranger sournoisement dissimulé sous sa nationalité française peut éventuellement tromper un expert mais pas deux à la suite, c’est impossible. On dit souvent que nos hommes politiques sont des incapables mais pour tout ce qui concerne la traîtrise et la réversibilité des vestes, saluons leur compétence.

Du coup, si j’ai bien compris les différents débats qui ont eu lieu à travers tout le territoire, il y a trois catégories de gens qui vivent en France.

1. Il y a les FIF, les Français d’Identité Française, comme moi, hu hu,

2. il y a les étrangers d’identité étrangère, que je n’apprécie pas trop mais auxquels on peut au moins concéder le mérite de la franchise en termes d’identité douteuse.

3. Et puis, il y a cette catégorie de faux jetons qui sont des Français, oui, mais avec une identité pas d’ici. Les saligauds ! Même pas eu la politesse de laisser leur culture et leur histoire avant de venir vider nos poubelles. Et il y a plus fort encore : certains ont même poussé le vice jusqu’à naître en France, parfois même de parents français, et à y passer toute leur vie - en espérant probablement qu’on ne verrait pas leur sale combine.

Heureusement, si j’ai bien compris ce que disaient dans les débats, MM Gaudin, Hortefeux ou Mme Morano : il n’est pas trop compliqué de les reconnaître :

1. le Français d’identité étrangère est souvent Arabe ou Noir. C’est d’ailleurs pourquoi l’oncle Dédé, bourré à la fin des repas de famille, finit toujours par lancer du ton des sombres évidences : « Y’en a marre des Noirs et des Arabes ». L’Asiatique est moins concerné, ne me demandez pas pourquoi. Quant au Français d’origine danoise, lui, il n’est pas concerné du tout, sans doute parce qu’il a une jolie couleurs d’yeux et de cheveux et qu’en France, peuple d’artistes, on sait apprécier les jolies couleurs.

2. Un autre indice, c’est que le Français d’identité douteuse croit que son dieu et sa religion sont les bons au lieu d’être chrétien. Il est en grande majorité de tradition musulmane et, s’il ne pratique pas parce qu’il s’en fout complètement, ça ne change rien, c’est quand même bien fait pour lui. Et puis nous, au moins, on respecte les femmes et pourtant, c'est pas facile tous les jours.

3. Dernier indice, le Français d’identité menaçante est majoritairement jeune. Il a décidé, pour des raisons qui n’appartiennent qu’à lui, d’habiter en banlieue. Il porte des souliers de sport et une casquette afin que les policiers le reconnaissent facilement et lui demandent fréquemment ses papiers car il pense que sa carte d’identité suffit à faire de lui un vrai FIF. Quel idiot.

Donc, si vous avez près de vous un individu qui correspond à ces critères, vous avez immanquablement affaire à un Français d’identité moins bonne que la vôtre. Vous pourrez l’appeler indifféremment jeune de banlieue, Arabe, Noir, musulman, voyou ou délinquant. on se comprend. Et surtout n’écoutez pas ceux qui vous disent que ce n’est pas la même chose, on s’en fout, c’est pas en coupant les cheveux en quatre qu’on fait des coupes bien dégagées derrière les oreilles.

Quant à moi, je suis fier : j’ai une identité qui sent bon le camembert et la douce odeur fade des souvenirs de Mémée pré-enterrée dans son asile de vieux.

On dirait que les choses rentrent enfin dans l’ordre en notre beau pays. Et quand on aura chassé les étrangers, les traîtres et tous ceux qui ne pensent pas comme moi, il ne me restera plus qu’à m’auto-virer.

dimanche, janvier 17 2010

F.I.F. : Français d'Identité Française / chronique N°1

Et ben moi, les filles et les gars, j'ai une putain de belle identité nationale. Et ce qui est encore plus fort, c’est que je l’ai depuis toujours mais que je n'avais jamais remarqué avant. Du jour où je l'ai su, je suis allé regarder ma tête dans la salle de bain et là, oui, indubitablement, j’avais changé : d’un seul coup, j’avais l’air beaucoup plus Français qu’avant. J’ai entendu la Marseillaise résonner dans le siphon du lavabo.

Quand je pense que j’aurais pu continuer comme ça pendant des années, à ignorer mon identité nationale… ou pire : j’aurais pu l’apprendre à la toute fin de ma vie, voire sur mon lit de mort. J’imagine bien la scène : je suis pâle mais je m’endors heureux, satisfait d’une vie honnêtement accomplie et heureux de savoir qu’on va bientôt me fiche la paix pour l’éternité gratuitement et là, un petit salopard de ma propre famille, vexé sans doute que je ne lui laisse pas le moindre kopek, me glisse à l’oreille : Pépé, je dois te dire un terrible secret : tu savais que, pendant toute ta vie, tu avais eu une identité nationale à ta disposition ? Vertige ! mon dernier soupir gâché par un immense regret. Je suis désespéré, d’un coup, je ne veux plus mourir, je m’accroche à la vie, je me débats, je bave et me demande : quoi ? Pourquoi personne ne m’a jamais rien dit ? Et je meurs dans un affreux rictus en pensant à toutes les choses merveilleuses que j’aurais pu faire avec mon identité nationale – si j’avais su.

Je remercie donc messieurs Besson et Sarkozy de m’avoir éclairé tant qu’il en était encore temps. Je mourrai moins con. Depuis ce matin, je suis donc un FIF, un Français d’identité française. J’appartiens à l’élite : je suis non seulement Français mais en plus, moi, j’ai une identité nationale. Je ne suis pas comme tous ces mauvais Français qui pensent qu’on peut se contenter d’avoir la nationalité française et pas le reste.

Ça me rappelle une époque, je ne sais plus laquelle, où il y avait les bons Français dont je fais partie, excusez du peu, et les autres qui étaient des étrangers français, sortes de traîtres et avec lesquels il a fallu un peu mettre les choses au point grâce à l’aide de nos amis allemands. Malheureusement, on dirait que ça n’a servi de leçon à personne.

Ça n'a donc servi de leçon à personne.

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