Je voudrais remercier M. Besson de nous avoir donné l'identité nationale, cet infaillible concept pour reconnaître les Français qui n'ont de français que le nom, ces Français étrangers, ces traîtres.

Franchement, je pense qu’on peut lui faire confiance, à Besson, pour débusquer les traîtres. Et si jamais il se trompait, Nicolas Sarkozy ne s’y tromperait pas, lui. L’étranger sournoisement dissimulé sous sa nationalité française peut éventuellement tromper un expert mais pas deux à la suite, c’est impossible. On dit souvent que nos hommes politiques sont des incapables mais pour tout ce qui concerne la traîtrise et la réversibilité des vestes, saluons leur compétence.

Du coup, si j’ai bien compris les différents débats qui ont eu lieu à travers tout le territoire, il y a trois catégories de gens qui vivent en France.

1. Il y a les FIF, les Français d’Identité Française, comme moi, hu hu,

2. il y a les étrangers d’identité étrangère, que je n’apprécie pas trop mais auxquels on peut au moins concéder le mérite de la franchise en termes d’identité douteuse.

3. Et puis, il y a cette catégorie de faux jetons qui sont des Français, oui, mais avec une identité pas d’ici. Les saligauds ! Même pas eu la politesse de laisser leur culture et leur histoire avant de venir vider nos poubelles. Et il y a plus fort encore : certains ont même poussé le vice jusqu’à naître en France, parfois même de parents français, et à y passer toute leur vie - en espérant probablement qu’on ne verrait pas leur sale combine.

Heureusement, si j’ai bien compris ce que disaient dans les débats, MM Gaudin, Hortefeux ou Mme Morano : il n’est pas trop compliqué de les reconnaître :

1. le Français d’identité étrangère est souvent Arabe ou Noir. C’est d’ailleurs pourquoi l’oncle Dédé, bourré à la fin des repas de famille, finit toujours par lancer du ton des sombres évidences : « Y’en a marre des Noirs et des Arabes ». L’Asiatique est moins concerné, ne me demandez pas pourquoi. Quant au Français d’origine danoise, lui, il n’est pas concerné du tout, sans doute parce qu’il a une jolie couleurs d’yeux et de cheveux et qu’en France, peuple d’artistes, on sait apprécier les jolies couleurs.

2. Un autre indice, c’est que le Français d’identité douteuse croit que son dieu et sa religion sont les bons au lieu d’être chrétien. Il est en grande majorité de tradition musulmane et, s’il ne pratique pas parce qu’il s’en fout complètement, ça ne change rien, c’est quand même bien fait pour lui. Et puis nous, au moins, on respecte les femmes et pourtant, c'est pas facile tous les jours.

3. Dernier indice, le Français d’identité menaçante est majoritairement jeune. Il a décidé, pour des raisons qui n’appartiennent qu’à lui, d’habiter en banlieue. Il porte des souliers de sport et une casquette afin que les policiers le reconnaissent facilement et lui demandent fréquemment ses papiers car il pense que sa carte d’identité suffit à faire de lui un vrai FIF. Quel idiot.

Donc, si vous avez près de vous un individu qui correspond à ces critères, vous avez immanquablement affaire à un Français d’identité moins bonne que la vôtre. Vous pourrez l’appeler indifféremment jeune de banlieue, Arabe, Noir, musulman, voyou ou délinquant. on se comprend. Et surtout n’écoutez pas ceux qui vous disent que ce n’est pas la même chose, on s’en fout, c’est pas en coupant les cheveux en quatre qu’on fait des coupes bien dégagées derrière les oreilles.

Quant à moi, je suis fier : j’ai une identité qui sent bon le camembert et la douce odeur fade des souvenirs de Mémée pré-enterrée dans son asile de vieux.

On dirait que les choses rentrent enfin dans l’ordre en notre beau pays. Et quand on aura chassé les étrangers, les traîtres et tous ceux qui ne pensent pas comme moi, il ne me restera plus qu’à m’auto-virer.