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mardi, février 16 2010

Besson d'un ton / Chronique N°15

C'est dégueulasse de se moquer d'Eric Besson parce que son "Grand Débat sur Y'en a Marre des Noirs et des Ara..." heu... pardon, sur "l'Identité Nationale" était, certes, une diversion pourrie, malsaine, électoraliste, tendancieuse, démagogique - et je m'arrête là parce qu'on pourrait en mettre une page - mais bon, personnellement, je trouve que ce "débat" a été utile.

Besson.jpg

Avant de le juger coupable, j'aimerais qu'on y regarde de plus près :

Première circonstance atténuante : il est plutôt logique qu'Eric Besson, qui eut par le passé de forts problèmes d'identité politique, soit obnubilé par ce sujet - et que celui qui n'a jamais trahi les siens en pleine bataille lui jette la première veste réversible.

Deuxième circonstance atténuante : avant de lancer le débat, Eric a fait de son propre couple un véritable laboratoire puisque sa compagne est une étudiante d'origine tunisienne de 22 ans. Notre coq Rico sait donc de quoi il parle. Putain, 22 ans ! 30 ans d'écart...

La contribution d'Eric à notre Identité Nationale (pour peu qu'elle existe) va bien au delà de ce fameux grand débat qui fut plutôt une enfilade de petites perles racistes contre les Noirs et les Arabes (mais rien contre les Danois, ce qui m'a terriblement déçu car je suis profondément anti Danois), elle nous a montré bien d'autres choses :

Ce que le Grand Débat sur l'Identité Nationale nous aura prouvé, c'est que les Français, dans leur immense majorité et quelles que soient leurs origines, n'en avaient absolument rien à branler et ne sont pas tombés dans le panneau.

Je voudrais donc qu'on admette que notre Ricounet nazional a quand même réussi un sacré tour de force que peu d'hommes politiques avaient réussi avant lui : il nous a unis.

Je lui adresse donc mes félicitations et j'ajoute :

Notre (vraie) identité nationale, cher M. Besson, c'est qu'on vous emmerde.

Tous. (ou presque)

lundi, février 1 2010

Frêche it’s so Frêche / chronique N°10

georges-freche.jpgGeorges Frêche a quand même une bonne tête de gros porki, comme on dit par chez moi, enfin, quand je dis une tête, il ne s’agit pas d’une histoire de faciès (encore que), c’est surtout à ses différentes déclarations que je fais allusion : un coup sur les Noirs qui sont trop nombreux en équipe de France de football (mais rien sur l’équipe de France d’équitation, bizarrement), un coup sur deux Harkis traités de sous-hommes (Untermenschen, dans la langue d’Adolf), un autre sur les Israéliens (« Montpellier (…) zone libérée d’Eretz Israël ») et même sur les flics, dont il se demande si ce n’est pas eux qui mettent parfois le feu aux voitures. La classe, quoi.

Et j’imagine que, depuis le temps que ce zozo est aux manettes, on a dû louper pas mal d’autres perles « rigolotes » de cet acabit.

Frêche a la réputation d’être un type qui dit ce qu’il pense - surtout si c’est ce que ses électeurs veulent entendre. Il est tour à tour capable de tenir des discours libéraux, socialistes, communistes voire lepénistes bref, il n’en a rien à foutre. A ce niveau-là, ce n’est plus une girouette, c’est une éolienne mais bon, bref, il prend ses électeurs pour des cons, c’est donc un homme politique avisé. Et ça ne l'empêche pas d'agir sur le terrain.

Georges Frêche a récemment déclaré à propos de Laurent Fabius (qui l’avait attaqué) que celui-ci avait une tête « pas catholique », expression que me lançait souvent ma grand mère quand elle me soupçonnait d’avoir tapé dans le pot de confiture.

Laurent Fabius a été baptisé et élevé dans la religion catholique. On peut donc considérer qu’il est (de tradition) catholique, selon les critères communément admis. On aurait donc pu s’attendre à ce que l’Eglise catholique proteste qu’on soupçonne d’apostasie l’une de ses ouailles. Mais non.

En revanche, Georges Frêche est accusé d’antisémitisme car Laurent Fabius a un papa juif. Mais pas sa maman. Il n’est donc pas Juif, selon les critères de la tradition juive, puisque c’est la mère qui transmet la judaïté - mais il est vrai que les antisémites ont d'autres critères.

Voici donc un cas d’école où un type est accusé d’antisémitisme pour avoir traité un catholique de pas catholique parce qu’il est juif pas juif. La lutte contre l’antisémitisme devient vraiment compliquée ces derniers temps, si vous voulez mon avis.

Par ailleurs Georges Frêche n’a jamais manqué de faire de grandes déclarations d’amour à Israël – lorsque ça l’arrangeait, sans doute – ce qui fait que bon, heu… ça devient encore un petit peu plus compliqué d’accuser un catholique pas catholique juif non juif pro-israélien d’antisémitisme (ouf !), surtout que ses accusateurs, membres de son propre (ex) parti, aimeraient bien le dézinguer politiquement.

Moi, ce que j’aimerais bien, c’est qu’on réserve l’accusation d’antisémitisme à des situations moins douteuses (tout accusé est présumé innocent, même pour l'antisémitisme) parce que, à ce rythme-là, l’antisémitisme ne va plus vouloir rien dire, ce qui est assez dommage vu son histoire dans nos riantes contrées.

On aurait pu se contenter de l’accuser d’être un gros beauf vulgos et populiste, cela aurait suffit, je pense.

NB Et si vous m’accusiez d’antisémitisme (sait-on jamais ?) parce que je "défends" Frêche, alors je vous en accuserais à mon tour parce qu’en galvaudant l'antisémitisme vous l’affaiblissez et qu’en l’affaiblissant, vous faites son lit. Et ainsi de suite...