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Aujourd’hui, je voudrais revenir sur une question cruciale de communication politique : comment dire aux gens qu’on n’est pas quelque part ? Je sais, c’est bizarre comme question mais bon, ça peut arriver (et aussi, il faut croire que certains n’ont que ça à foutre).

Reprenons : pour faire savoir à tout le monde qu’on participe à un débat sur l’identité nationale, le plus simple, c’est… heu… d’y participer. Ça, c’est fastoche. C'est ce qu'ont fait Eric Besson et Marine machin (comment s'appelle-t-elle déjà ?)

Ce qui est compliqué, c’est si on trouve que le débat il est tout pourri et qu’on se dit qu’on ne devrait pas y aller... mais qu’on voudrait bien quand même que tout le monde sache qu'on n'y est pas allé, justement parce qu'on trouve que le débat est tout pourri.

Ben oui : si on refuse l’invitation, c’est embêtant parce que la télé invite quelqu’un d’autre (par exemple l’un de vos concurrents à la prochaine présidentielle) et, du coup, le type fait le malin à votre place et récolte les lauriers éventuels (malgré le débat tout pourri).

Pendant ce temps, personne ne sait que vous avez été super classe en refusant de participer à un débat tout pourri et ça, franchement, c’est hyper frustrant, surtout si vous vous appelez Vincent Peillon. La politique de la chaise vide, pour que ça fonctionne, hein, eh ben il faut pas qu’il y ait quelqu’un d’autre sur la chaise. Logique.

Donc, en gros, Vincent, il veut bien refuser les débats tous pourris, mais à condition que tout le monde le sache. Il veut bien être chevaleresque, voyez, mais pas anonymement.

Alors il faut innover. Faut créer du neuf, trouver une figure de communication adaptée, sorte d'esquive subtile et fourdroyante, un truc digne d’un grand maître d'aïkido. Nous baptiserons cette nouvelle figure le « vas voir là-bas si j’y suis… pas. » en l'honneur de Vincent.

Et voilà cette sublime figure : je dis à tout le monde que j’y vais et, au dernier moment, hop ! j’y vais pas, comme ça on n’a pas le temps de me remplacer par quelqu’un d’autre. Et nananaire, je vous ai bien eus (poil au cul).

Sauf que ça n’a pas trop marché : Vincent, il s’est fait choper. Il a cru qu’il pourrait avoir le beurre (de l’identité nationale), l’argent du beurre (de l’audimat) et le cul de la crémière (blonde – je ne pense à personne en particulier, les crémières sont souvent blondes) et, au lieu de passer pour un chevalier blanc, il est surtout passé pour un type vulgaire qui prend légèrement les gens pour des cons, surtout la madame Arlette qui l'avait invité et qui avait l'air encore plus déshydratée de l'intérieur que d'habitude.

Et c’est ça, finalement, le problème, avec les débats tous pourris : ça rend les gens vulgaires.