georges-freche.jpgGeorges Frêche a quand même une bonne tête de gros porki, comme on dit par chez moi, enfin, quand je dis une tête, il ne s’agit pas d’une histoire de faciès (encore que), c’est surtout à ses différentes déclarations que je fais allusion : un coup sur les Noirs qui sont trop nombreux en équipe de France de football (mais rien sur l’équipe de France d’équitation, bizarrement), un coup sur deux Harkis traités de sous-hommes (Untermenschen, dans la langue d’Adolf), un autre sur les Israéliens (« Montpellier (…) zone libérée d’Eretz Israël ») et même sur les flics, dont il se demande si ce n’est pas eux qui mettent parfois le feu aux voitures. La classe, quoi.

Et j’imagine que, depuis le temps que ce zozo est aux manettes, on a dû louper pas mal d’autres perles « rigolotes » de cet acabit.

Frêche a la réputation d’être un type qui dit ce qu’il pense - surtout si c’est ce que ses électeurs veulent entendre. Il est tour à tour capable de tenir des discours libéraux, socialistes, communistes voire lepénistes bref, il n’en a rien à foutre. A ce niveau-là, ce n’est plus une girouette, c’est une éolienne mais bon, bref, il prend ses électeurs pour des cons, c’est donc un homme politique avisé. Et ça ne l'empêche pas d'agir sur le terrain.

Georges Frêche a récemment déclaré à propos de Laurent Fabius (qui l’avait attaqué) que celui-ci avait une tête « pas catholique », expression que me lançait souvent ma grand mère quand elle me soupçonnait d’avoir tapé dans le pot de confiture.

Laurent Fabius a été baptisé et élevé dans la religion catholique. On peut donc considérer qu’il est (de tradition) catholique, selon les critères communément admis. On aurait donc pu s’attendre à ce que l’Eglise catholique proteste qu’on soupçonne d’apostasie l’une de ses ouailles. Mais non.

En revanche, Georges Frêche est accusé d’antisémitisme car Laurent Fabius a un papa juif. Mais pas sa maman. Il n’est donc pas Juif, selon les critères de la tradition juive, puisque c’est la mère qui transmet la judaïté - mais il est vrai que les antisémites ont d'autres critères.

Voici donc un cas d’école où un type est accusé d’antisémitisme pour avoir traité un catholique de pas catholique parce qu’il est juif pas juif. La lutte contre l’antisémitisme devient vraiment compliquée ces derniers temps, si vous voulez mon avis.

Par ailleurs Georges Frêche n’a jamais manqué de faire de grandes déclarations d’amour à Israël – lorsque ça l’arrangeait, sans doute – ce qui fait que bon, heu… ça devient encore un petit peu plus compliqué d’accuser un catholique pas catholique juif non juif pro-israélien d’antisémitisme (ouf !), surtout que ses accusateurs, membres de son propre (ex) parti, aimeraient bien le dézinguer politiquement.

Moi, ce que j’aimerais bien, c’est qu’on réserve l’accusation d’antisémitisme à des situations moins douteuses (tout accusé est présumé innocent, même pour l'antisémitisme) parce que, à ce rythme-là, l’antisémitisme ne va plus vouloir rien dire, ce qui est assez dommage vu son histoire dans nos riantes contrées.

On aurait pu se contenter de l’accuser d’être un gros beauf vulgos et populiste, cela aurait suffit, je pense.

NB Et si vous m’accusiez d’antisémitisme (sait-on jamais ?) parce que je "défends" Frêche, alors je vous en accuserais à mon tour parce qu’en galvaudant l'antisémitisme vous l’affaiblissez et qu’en l’affaiblissant, vous faites son lit. Et ainsi de suite...