blabla Blanche

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

jeudi, mars 11 2010

fermeture du blog

Cher(e) lectriceur, Attention, ce blog va fermer, si vous voulez continuer en ma compagnie, vous pouvez vous incrire à : http://la.blanche.overblog.com Cordialement, Eric la Blanche

PS faites-le tout de suite sinon, je vous connais, vous allez encore oublier.

mercredi, mars 10 2010

Bombe Hash / Chronique N°24

En août 1951, à Pont Saint Esprit, les Américains sont soupçonnés d'avoir aspergé la population avec du LSD. Tout ceci serait assez rigolo si l'opération ne s'était soldée par 5 (7 ?) morts et plus de 200 blessés dont certains ne s'en remirent jamais et finirent leurs jours à l'asile.

Lire la suite...

lundi, mars 8 2010

La journée de la femme / Chronique N°23

Tous les 8 mars, c'est la journée de la femme. Ça nous permet, à nous les hommes, de vous offrir des pâtes de fruit, vous dire des compliments gentils et puis de nous excuser pour toutes les bêtises qu'on fait depuis 5000 ans, les claques dans la gueule, les voiles, les viols, l'esclavage domestique, les inégalités, le mépris tout ça, on est désolés, voilà ; on n'a pas fait exprès, pardon. On fait un bisou.

Lire la suite...

mardi, mars 2 2010

la France potemkine / Chronique N°21

Nicolas Sarkozy, il s'est pas rendu à l'ouverture du salon de l'agriculture. Pourquoi ? Je vais vous le dire (j'écris comme il parle maintenant). Il avait peur qu'on l'embête. Et alors ? Vous aimez bien qu'on vous embête, vous ? L’insécurité, aussi ? Vous êtes de gauche ?

Boss de la République, c'est pas facile comme job. Les gens, ils pourraient donc au moins être un peu sympa avec Nicolas. Déjà qu'il va chercher la croissance avec les dents et qu'il arrête les guerres et les crises tout seul, sans parler du pourboire d'achat qui se lève tôt pour gagner plus avec le bouclier des riches. Il les mérite largement ses deux jours de repos dominical par semaine au Cap Nègre (bientôt rebaptisé Cap de-l'identité-Mamadou-dehors-immédiatement)

Et qu'on ne vienne pas le déranger parce qu'il y a une petite tempête en Charentes hein, parce que quand on n'aime pas les tempêtes, on n'habite pas au bord de l'océan. Et puis à quoi ça sert qu'y vienne lui-même, hein ? Les ministres, ils servent à rien p'têt ?

Pour revenir au salon de l'agriculture, ça vous intéresse, vous, les bouseux avec leurs bestiaux qui poquent du glou ? Et où qu'y sont les pipoles ? Y'en a pas un seul ! Au salon de l'agriculture, les pipoles, c'est des bêtes : les vaches, les cochons et les espèces de poneys blancs qui font des pulls avec leur dos, là.

Et puis il y a les paysans qui sont jamais contents et qui croivent intelligent de la ramener sous prétexte qu'ils ont perdu une bonne partie de leurs misérables revenus tandis que Nicolas, il a augmenté le sien comme ça : hop ! Enfin il y a le public aussi qui vient voir les bêtes avec ses enfants : les vaches, les cochons et puis les oiseaux qui courent avec des bonnets, là, pour faire des œufs.

On dirait que les gens, ils aiment bien les bêtes, peut-être parce qu'elles leur ressemblent. Le problème, c'est que quand Nicolas va quelque part, c'est embêtant qu'il y ait des gens parce que les gens, on sait jamais comment ça va réagir, ça bouge dans tous les sens et ça sait pas tenir sa langue. Par exemple, ils peuvent dire des critiques. Après, Nicolas, ça l'énerve et comme il est chaud comme Bruce Lee, y risque de sortir la boîte à ramponneaux direct.

C'est pour ça que pour ses derniers déplacements, il a préféré prendre des militants UMP de petite taille et des CRS. L'avantage avec des citoyens potemkine*, c'est qu'ils sont beaucoup plus respectueux de la fonction présidentielle et il n'y a même pas besoin de leur dire « cass'toi pauv'con ». Tu fais un geste avec la main et tac, ils s'en vont.

(*) Les "villages Potemkine" sont des villages avec des décors de théâtre que le prince Potemkine aurait fait fabriquer pour éblouir la tsarine Catherine II lors de sa visite en Crimée en 1787.

Et puis les vraies gens, il faut bien dire la vérité, ça fait désordre. C'est pas de leur faute mais c'est comme ça. C’est dommage qu’ils votent parce que sinon, on pourrait s’en passer. Ils sont moches et ils ne savent pas se tenir. Or Nicolas, il a le souci de l'image de la France à l'étranger, c'est d'ailleurs pour ça qu'il se met sur la pointe des pieds quand il y a des photos avec d'autres chefs d'état : il pense à la "grandeur" de la France.

srko-pointe

Donc le mieux pour le salon de l'agriculture, c'est, soit avoir des agriculteurs et un public potemkines soit pas y aller. Logique.

Le seul problème, c’est qu’à force de faire des visites potemkine dans des usines potemkine avec des figurants potemkine et des ministres potemkine pour des télés potemkine, on risque de devenir un peu potemkine soi-même.

Sauf, bien sûr, si on l’est déjà.

mercredi, février 24 2010

On se couche tous pour ? / Chronique N°20

Je surfais tranquillement sur Internet quand, tout à coup, une question incroyable a clignoté sur mon écran : « Votre visage sur une danette ? ».

Stupeur. Mon visage sur une danette ? Je suis resté muet ; je n’ai pas compris. J’ai pensé à un jeu de mots. Mais non, il s’agissait visiblement bien d’un pot de la marque danette avec un visage de fille dessus, il n’y avait aucun doute.

J’ai frémi. Je me suis demandé quel crime cette pauvre fille avait bien pu commettre pour être jetée de la sorte en pature à la vindicte populaire. J'ai songé avec effroi à ces criminels dont le visage s’affiche en gros dans les émissions télévisées américaines de chasse à l’homme. Un second message est apparu. Il disait simplement, « c’est possible. »

Un peu paniqué, j’ai pensé : « Té, peuchère ! je le vois bien que c’est possible, con, puisqu’il y a déjà une pauvrette qui a son visage sur une danette, té ! sauf que moi, j’ai rien fait, hé ! (quand j’ai peur, je pense en marseillais). Pour mériter de se retrouver avec son visage sur une danette, il faut avoir fait un truc grave, il faut être au moins, je ne sais pas moi, pédonazi.

J'ai soupiré. La fille s’appelait Julie. Elle était jeune, jolie et elle souriait. Je n’aurais jamais imaginé qu’elle puisse être une dangereuse criminelle. Julie, pédonazie ? C’était à s’y méprendre. On ne peut vraiment plus faire confiance à personne de nos jours.

Et soudain : « tentez votre chance en cliquant ici ! » puis : « et retrouvez-vous peut-être en magasin à la rentrée. »

danette.jpg

Horreur ! Ce n’était pas une punition, c’était un jeu ! En plus, il ne s'agissait pas de se retrouver sur un seul pot - ce qui est déjà terrifiant - mais sur des centaines de milliers de danettes dans tous les magasins à la rentrée !

Il existe donc des volontaires gratuits pour mettre leur tête innocente sur des pots de danette et retrouver leur photo au rayon yaourt des supermarchés !

J’imagine la scène : c’est la rentrée et, admettons, je décide de manger une danette choco noisette. Je vois alors la photo de Julie, toute jouasse, qui me sourit sur le pot et ça me fait tellement halluciner comme situation que, soudain, je n’arrive plus à manger dans ma bouche.

La danette commence alors à couler sur mon menton tandis que j’essaie d’imaginer ce qui a bien pu pousser Julie à afficher sa tronche sur un pot de crème dessert. Je continue à manger n'importe comment et la danette coule bientôt sur ma chemise. J'en ai partout. Je me dis que Julie a dû avoir une enfance difficile, qu’elle a peut-être même subi des sévices et je commence à pleurer tandis que ma danette, mêlée de larmes, continue sa course lentement mais sûrement vers le sol de la cuisine, via le reste de mes habits.

Et alors là, flash ! Je comprends l’idée de génie. C’est de l’art ultime. Une quintescente évocation du monde moderne. Je me redresse et j'entre en transe avec de grands gestes. Andy Warhol et son concept des quinze minutes de célébrité par personne sont littéralement enfoncés ! Je trépigne d'exaltation, seul dans ma cuisine à la rentrée, tandis que ma danette choco noisette, telle une oeuvre de Pollock, gicle sur les murs :

Moi aussi, soudain, j'ai compris et, mû par une irrépressible impulsion, je VEUX avoir ma gueule sur un pot de danette à la rentrée, sur des centaines de milliers de pots de danette, sur des milliards de pots, même, je le veux de toutes mes forces, de toute mon âme.

Ce serait le sommet de ma carrière, le truc le plus fou, le plus fort et le plus pertinent que j’aie fait de toute mon existence (à la rentrée).

Du coup, j'ai cliqué, hein.

mardi, février 23 2010

Halal-a ! / Chronique N°19

Toujours dans la série « y’en a marre des Noirs et des Arab… » heu, pardon : « questions d’immigration, d’intégration et d’identité nationale », cette semaine, le Quick halal de Roubaix.

Quelques restaurants Kick – je prononce à la française - ont enlevé le bacon de leurs hambourgeois - je traduis à la française - pour le remplacer par de la dinde fumée. Le reste de la viande provient de bêtes égorgées rituellement par un religieux / boucher / musulman qui fait des prières dessus après.

Qu'est-ce que ça change ? A part pour le bacon, rien. Pourquoi ? Parce que Dieu n’a pas de goût. « Nous, c’est le goût » disent-ils pourtant chez Kick mais, s'Il en avait, ça se saurait. Il suffit de demander aux catholiques qui En mangent tous les dimanches : Dieu est infiniment bon, mais dans la bouche, hein, ça ne vaut pas le Nutella (n'est-ce pas, les filles ?).

Et puis, si Dieu avait du goût, Il ne permettrait pas toutes les horreurs qu’on commet en Son nom.

shoe burger

Donc, si Kick fait entrer Dieu dans ses restaurants, c’est pour d’autres raisons. C’est pour attirer les Musulmans. Pourquoi ? Parce que les Musulmans ont un point commun avec les Juifs et les Chrétiens (je ne vous cause pas des Bouddhistes sinon on ne s’en sort plus) et ce point commun, c’est qu’ils sont tous attirés par Dieu.

D’ailleurs, même moi qui ne suis pas religieux, il faudrait au moins une intervention divine pour que j’accepte d’aller chez Kick – ou dans l’autre chaîne de fast-food mondiale, là, dont je ne me rappelle jamais le nom mais qui a un rapport avec un canard écossais.

Ce qui pose problème, à la fin, avec cette histoire de Kick halal c’est que les Juifs et les Chrétiens sont jaloux des Musulmans car ils pensent tous que leur dieu est un modèle unique alors que ce ne sont que des copies démarquées de l’Original.

L’Original ? Si, vous savez bien ! celui qu’on cherche partout depuis la nuit des temps et qu’on n’a jamais trouvé nulle part malgré tous les... et enfin, bref, tout le monde voudrait donc avoir un Kick qui serve des hambourgeois de la même religion que lui. Or chacun sait pourtant qu'un hamburger n'a pas de religion à part celle de l'argent.

(Comme d'habitude, on ne demande pas leur avis aux athées ou aux agnostiques, qui sont pourtant majoritaires, mais bon, eux, c’est comme pour les gens qui n'aiment pas Johnny Hallyday, on s'en fout.)

Alors pour faire baisser cette fièvre communautariste, je propose qu’on fasse des Kick qui respectent toutes les religions : casher ET halal, pas de porc, fermé pendant ramadan, fermé pendant shabbat, fermé pendant carême, pas de bœuf non plus (il faut respecter les Hindouistes), comme ça Kick dépose le bilan et tout le monde est content.




Les obèses vous remercient.


PS au fait, saviez-vous que, selon le Coran, la viande des bêtes (porc excepté) abattues par les Juifs et les Chrétiens est, de toute façon, halal ? Donc, à part pour le bacon, Quick était déjà halal.

« Vous est permise la nourriture des Gens du Livre, et votre propre nourriture leur est permise. » — Le Coran, « La Table, V, 5 » ((ar)‎المائدة‏).

vendredi, février 19 2010

Marianne en cloque / Chronique N°18

Ce matin, je suis tombé sur une pub avec Marianne, toute de blanc vêtue et enceinte jusqu'aux yeux. Avec qui est-elle encore allé traîner, celle-là ?

Et moi qui croyais que Marianne, incarnation de la République, telle une antique Diane chasseresse, ne couchait avec personne, j'ai été très déçu. Mais bon, on dirait que la République a un peu changé, ces derniers temps. Peut-être s'est-elle laissée séduire par un quelconque bonimenteur ?

Quel est le petit saligaud qui l'a foutue en cloque ? Et pourquoi n'est-il pas sur la photo ? il pourrait au moins assumer, le gars. Moi, personnellement, Marianne, je m'en fiche, elle est assez grande : elle fait ce qu'elle veut avec son cul, comme on dit vulgairement, mais avec tous les problèmes qu'il y a en France en ce moment, est-ce que c'est vraiment le moment d'avoir un gosse ? Et avec quoi elle va l'élever, hein ? Ah, c'est sûr, c'est beau, la liberté mais bon, c'est pas en guidant le peuple qu'on boucle les fins de mois.

Ni avec des dettes qu'on élève des enfants.

Et surtout j'aimerais bien que le type qui a fait ça prenne ses responsabilités parce que, de nos jours, élever un enfant toute seule, je ne le souhaite à aucune femme. Ni à aucun enfant. Un gamin à élever, c'est quand même mieux si on est deux - ne serait-ce qu'au niveau de travailler plus pour gagner plus.

marianne Bref, je sens que c'est encore nous qu'on va payer.

Et puis il ya le message : la France investit dans son avenir. Qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire ? Que le gamin est un investissement ? Parce que vous pensez que c'est ce gamin va payer nos retraites ? Vous rêvez.

Ou alors ça veut dire qu'il faut investir dans le gamin ? certainement pas : m'en fous, moi, c'est pas mon gosse.

Je veux savoir qui est le père.

D'ailleurs, on dirait que le type qui a fait ça a laissé un indice, regardez bien la photo : normalement, Marianne porte un bonnet phrygien, un bonnet rouge, OK ? Or là, elle ne le porte plus. A la place, elle porte un bonnet blanc.

Un bonnet blanc, ça ne vous fait penser à rien ?

La République Française s'est faite niquer par un Schtroumpf.

jeudi, février 18 2010

Réchauffement ? Faut voir / Chronique N°17

Je suis comme Saint Thomas : je ne crois que ce que je vois et, avec mon chauffage à fond et mes deux pulls, je n'ai pas trop l'impression que ça se réchauffe, franchement. Alors bien sûr, moa, je ne suis pas un scientifique, ni l'un de ces bobos intellos écolos branchés - mais ce n'est pas pour autant qu'on va me faire gober n'importe quoi pour me culpabiliser.

Non, je les connais bien, les gauchos avec leurs théories et leurs histoires de complots pour nous empêcher de consommer librement. L'écologie, c'est comme les pastèques : vert à l'extérieur, rouge dedans.

Je veux des preuves. Les glaciers fondent ? Pas de partout. La banquise aussi ? Pas de partout. Il fait plus chaud qu'avant ? Rien remarqué.

J'attends.

Je ne me laisse pas manipuler facilement, moi, je suis comme Claude Allègre : un étalon sauvage, épris de grands espaces, je galope la crinière au vent, je me cabre et je hennis... heu... comme ça : hi hi (hennissement de liberté farouche).

Allegre.jpg

Je ne suis à la solde de personne. Je ne travaille pas pour un lobby écologiste dirigé en sous-main par les paysans bio, des barbus en sandalettes ou des idéologues de la peine-à-jouir.

On me dit que certaines espèces animales auraient modifié leur comportement : oiseaux migrateurs qui ne migrent plus et zones d'habitat qui remontent vers le nord ? Je réponds : je l'attendais celle-là.

Les animaux modifient leur comportement, gnagnagna, et ça, ce serait la preuve qu'il y a bel et bien un réchauffement ? Et pourquoi ? Parce que les animaux n'obéissent à aucun lobby, genre, les animaux, eux, ils sont objectifs, me dit-on.

Qu'est-ce que vous en savez ? Qui vous dit qu'on ne les a pas attirés vers le nord avec de petites noisettes ? Ou même avec de petites tartines ? Rien de moins objectif qu'un animal, franchement : tu lui balances un bout de hot dog pourri et hop, il déboule tout jouasse. Tu souffles dans un appeau le cri de la femelle en rut et hop, voilà ton volatile qui se précipite sur toi en te prenant pour une chaudasse, la langue pendante mais pas la queue.

Surtout que les écolos - ça on ne peut pas leur reprocher - ils s'y connaissent en bestiaux : et vas-y que je te dépense l'argent des contribuables pour faire une thèse sur la digestion des mulots bicolores ou une étude sur le chant suave des colverts à fouffe bleue. Ça, ils savent faire.

Alors c'est facile pour eux, après, de se mettre les bestioles dans la poche et de les faire venir chez nous. Et après hop : c'est encore la faute au réchauffement.

Trop facile.

Alors j'attends toujours des preuves, moi. Des vraies.

mercredi, février 17 2010

Aux frontières du réel / Chronique N°16

Depuis le début de l'année 2010, selon la Cimade, 32 Marocains ont été expulsés alors qu'ils rentraient chez eux. Vous avez bien lu : on les a empêché de partir pour pouvoir les expulser. Il faut savoir qu'une expulsion (avec rétention, escorte et voyage) coûte en moyenne 20 000 € au contribuable français, ce qui fait un peu mal au c... porte monnaie quand on sait que ces personnes rentraient chez elles à leurs frais.

Quelques journalistes mal intentionnés accusent la politique du chiffre mise en place par le président de la république (et des médias) qui pousserait les gardiens de la paix à privilégier la calculette plutôt que l'intérêt général, un peu à la manière des soviétiques qui faisaient n'importe quoi pourvu que les chiffres soient bons : nos policiers s'arrangeraient avec la réalité.

Vous y croyez, vous ? Non, soyons sérieux ! vous pensez vraiment que d'honnêtes agents de la Police Nationale feraient un truc comme ça ? A 20 000 € par tête de pipe ? Chaque policier sait bien que le prix d'un Marocain en commissariat n'est pas aussi élevé.

Ou alors c'est qu'il y a une autre raison. Réfléchissons : si les agents ont arrêté des Marocains qui partaient - dans le but de les empêcher de partir - pour pouvoir les faire repartir juste après - c'est qu'il y avait une raison. Forcément.

Laquelle ? Les policiers ne voulaient pas que les Marocains partent par leurs propres moyens, OK. Ils voulaient les faire partir eux-même. Pourquoi ? A mon avis, c'est parce que ces Marocains-là partaient mal : ils avaient fait un mauvais départ, ce qui a obligé les policiers à les sanctionner comme pour une finale de 100m.

Il fallait donc les arrêter afin de les faire repartir correctement ensuite. D'ailleurs, il est normal que la police nationale remette les gens qui sont mal partis dans le droit chemin, non ?

Il s'agit d'une œuvre éducative à destination des étrangers ; il faut leur apprendre à partir, oui, mais avec du style : "Oyez Messeigneurs les galantes manières qu'il convient d'adopter pour quitter notre belle terre de France".

C'est important, une frontière, merde ! Ça ne se passe pas n'importe comment ! Ce n'est peut-être qu'une ligne mais, quand on voit le nombre de gens qui sont morts pour la garder, on se dit que la vie, finalement, c'est toujours une histoire de régime (on relit, il y a une blague).

A mon avis, ils ont dû tomber sur des marocains qui passaient la frontière n'importe comment, par dessus la jambe, si j'ose dire. Par exemple, imaginez qu'il y en ait un qui passe la frontière en moonwalk, comme Michael Jackson.

moonwalk

Vous êtes policier, que faites-vous ? Vous intervenez pour le faire ressortir ! normal : le type passe la frontière dans le mauvais sens, à reculons. Alors, vous lui demandez ses papiers et là, stupeur, le type n'est pas que Marocain, en plus, il est ressortissant marocain : allez hop, c'est tout vu !

D'où il ressort qu'on ne peut pas laisser un ressortissant qui sort à son sort, c'est sûr. Alors on s'en sort en coupant le ressortissant dans son essor vers la sortie, puis on le ressort de sorte qu'il sorte assorti d'une bonne paire d'agents de police.

Bref, tout ça n'a rien à voir avec la politique du chiffre non ! Tout ça, c'est du spectacle ; il en va de des policiers comme des comédiens, au théâtre : il faut apprendre à réussir ses sorties.

mardi, février 16 2010

Besson d'un ton / Chronique N°15

C'est dégueulasse de se moquer d'Eric Besson parce que son "Grand Débat sur Y'en a Marre des Noirs et des Ara..." heu... pardon, sur "l'Identité Nationale" était, certes, une diversion pourrie, malsaine, électoraliste, tendancieuse, démagogique - et je m'arrête là parce qu'on pourrait en mettre une page - mais bon, personnellement, je trouve que ce "débat" a été utile.

Besson.jpg

Avant de le juger coupable, j'aimerais qu'on y regarde de plus près :

Première circonstance atténuante : il est plutôt logique qu'Eric Besson, qui eut par le passé de forts problèmes d'identité politique, soit obnubilé par ce sujet - et que celui qui n'a jamais trahi les siens en pleine bataille lui jette la première veste réversible.

Deuxième circonstance atténuante : avant de lancer le débat, Eric a fait de son propre couple un véritable laboratoire puisque sa compagne est une étudiante d'origine tunisienne de 22 ans. Notre coq Rico sait donc de quoi il parle. Putain, 22 ans ! 30 ans d'écart...

La contribution d'Eric à notre Identité Nationale (pour peu qu'elle existe) va bien au delà de ce fameux grand débat qui fut plutôt une enfilade de petites perles racistes contre les Noirs et les Arabes (mais rien contre les Danois, ce qui m'a terriblement déçu car je suis profondément anti Danois), elle nous a montré bien d'autres choses :

Ce que le Grand Débat sur l'Identité Nationale nous aura prouvé, c'est que les Français, dans leur immense majorité et quelles que soient leurs origines, n'en avaient absolument rien à branler et ne sont pas tombés dans le panneau.

Je voudrais donc qu'on admette que notre Ricounet nazional a quand même réussi un sacré tour de force que peu d'hommes politiques avaient réussi avant lui : il nous a unis.

Je lui adresse donc mes félicitations et j'ajoute :

Notre (vraie) identité nationale, cher M. Besson, c'est qu'on vous emmerde.

Tous. (ou presque)

lundi, février 15 2010

Ces idiots du moyen-âge / Chronique N°14

Au moyen-âge, les gens étaient très mal organisés : il y avait toujours un méchant seigneur qui faisait la bamboula toute la journée. Il mangeait des viandes en sauce à pleines mains et troussait des ribaudes dans son terrifiant château pendant que ses pauvres et honnêtes paysans crevaient la dalle dans leurs misérables chaumières, écrasés par d’injustes impôts dans la froidure de la bise et la famine de la peste.

Quand notre seigneur s’ennuyait décidément trop, il allait se coller une bonne peignée avec le prince renégat d’à coté. Et toc ! c’était encore les pécores qui trinquaient. A la fin de sa vie, le seigneur mourait et transmettait tout à son fiston, abominable gosse de riche qui n'avait aucun mérite si ce n'est celui d'être bien né. Il s’avérait rapidement être encore pire que son ordure de père. Et baffrait à son tour, tout aussi cochonnement en buvant de l'hydromel dans sa barbe.

Dans ce système archaïque et inhumain, la société était foutue n'importe comment : presque tout appartenait aux riches, les ponts, les puits, les fours, les moulins, les bois et même les gens, qui ne pipaient mot.

Les paysans, eux, n’avaient rien. Ils étaient moches, sentaient moyen bon et portaient des chausses toutes déchirées comme le chanteur de Nirvana. Et tu crois qu’ils se révoltaient, ces zazous ? Hé bé non : à la place, ils allaient à l’église où un brave curé obèse leur expliquait que tout était normal et que ce n’est pas parce qu’ils se faisaient gauler toutes leurs richesses par le seigneur qu’il fallait s’énerver sans réfléchir et tomber dans le panneau.

Parce qu’il y avait un piège ! En effet, le seigneur Jésus avait déclaré : au paradis, les premiers seront les derniers. Du coup, il valait mieux faire ni-vu, ni-connu parce que, ha ha ! un jour, le seigneur, il serait bien attrapé : quand le royaume de Dieu arriverait, c'est-à-dire ... heu... tout bientôt, hein, alors là on verrait bien qui c’est qui rigole ! Alors en attendant, chut ! En laissant cet idiot de seigneur persévérer dans l’erreur, rirait bien qui rirait le dernier.

Alors après, c’est sûr qu'en attendant le royaume de Dieu, la vie dans le royaume normal n'était pas facile tous les jours. Il fallait plus ou moins crever de froid, mâchouiller des racines et abandonner les enfants dans la forêt avec les loups pendant que les soldats en goguette violaient ta femme ; mais bon, l’important c’était de garder son sens de l’humour parce que, au final, ça ferait une bonne blague au proprio et ça valait quand même bien un petit sacrifice.

Et puis la religion, ça les faisait rêver : ils avaient aussi leurs pipoles. Plein de pipoles qu'ils appelaient des saints. On pouvait voir leurs histoires sur tous les murs des églises. Ça occupait les longues soirées autour du feu, surtout quand il n’y avait plus de racines à mâchouiller, ni de bois à brûler (dans ce cas, on brûlait une sorcière à la place) ; ça permettait aussi de se détendre et d’oublier les petites famines du quotidien. Alors on se racontait les histoires de St Bidule, de St Machin et surtout celle de St Glinglin, le saint spécialement chargé d’annoncer la venue du royaume de Dieu sur terre, d’où son nom de cloche qui sonne.

mendiant.jpg

Et puis, si jamais c'était vraiment la merde, ils pouvaient toujours aller mendier à la porte des églises ou du château un peu de la bouffe qu’on leur avait piquée le mois d’avant, parce que la charité était drôlement bien vue à cette époque : c'était comme les restos du cœur (sauf qu'en plus on pouvait gagner des pass V.I.P. pour la teuf de la saint Glinglin).

Heureusement, depuis, l'humanité a fait de gros progrès.

Enfin, si on veut, parce qu'à l'époque, les richesses étaient mal partagées, certes, mais pas au point que 225 personnes seulement disposent d'une fortune équivalente au revenu annuel cumulé des 47 % d’individus les plus pauvres de la planète, comme maintenant.

De ce point de vue-là, c’est aujourd’hui, le moyen-âge.

jeudi, février 11 2010

Fils de... / Chronique N°13

Je n’aime pas les gens qui critiquent les « fils de ». Ils ne devraient pas : n’oublions jamais que la vie du « fils de » est une des existences les plus difficiles qui soient.

Prenez Georges W. : ton père est président des Etats-Unis, il te donne des millions de dollars, il te favorise tous tes contrats avec la famille Ben Laden et te fait connaître tout le gratin des hommes politiques américains.

Du coup, alors que toi tu voulais juste être un bon vieil alcoolo et te taper des nanas à gros seins avec tes potes de bonne famille, et bien tu te retrouves obligé de devenir milliardaire et président des USA. Et la liberté individuelle dans tout ça, hein ?!

Résultat des courses : tu es tout frustré et tu commences à déconner avec les pays des autres. Normal, parents abusifs = rébellion.

Parents abusif ? Rébellion.

Voyez les fils de comédiens ou de chanteurs comme ils souffrent : leurs parents, comme la plupart des artistes, sont des monstres d’égo qui obligent leurs pauvres enfants à faire le même métier qu’eux : « Poursuis mon œuvre, fils ! » ordonnent-ils. Alors ne vous étonnez pas qu’il y ait tant de « fils de » qui n’aient aucun talent : c'est logique, on les a forcés. Résultat des courses : ils jouent tout mal, chantent n'importe comment - et ils le font exprès, en plus. Normal, parents abusifs = rébellion.

Et c’est pareil pour les "fils et filles de" journalistes, hommes politiques, chefs d’entreprise, écrivains, gens d’influence : combien de pauvres petits « fils de » innocents ont-ils été jetés en pâture à l’égo dynastique démesuré de leurs familles ? Et combien de « filles de » condamnées à faire la couverture des magazines, à chanter des trucs, à écrire des machins, à occuper des postes à responsabilité bidule - tout ça parce qu'ils ne sont pas nés au bon endroit ?

C'est la faute du public, ce public aigri par sa jeunesse enfuie, avide de retrouver dans le jeune visage tourmenté du "fils et fille de", la fossette à son pôpa ou le sourire à sa môman.

Je voudrais bien vous y voir, moi. Prenez, mettons, un fils de comédien. Dès sa naissance, ça commence mal : il saute déjà sur les genoux de tous ceux qui comptent dans la profession. Et dans ces troubles milieux interlopes où tout le monde s’appelle « chéri » au lieu de dire « bonjour Monsieur », il se prend déjà une pression sociale terrible :

Tout le monde le pousse à devenir riche et célèbre alors que son rêve secret est de travailler dans la grande distribution mais non ! Ses parents l’obligent bientôt à foirer ses études en école privée, le forcent à prendre des cours de théâtre et de musique puis à mener une vie de bohème complètement déconnectée des réalités matérielles.

Après c’est l’escalade : on ne lui laisse même plus la possibilité de se taper tous les castings minables auxquels ont droit ses camarades comédiens anonymes, ni celle de se faire enfler par des producteurs véreux tandis qu’il travaille le soir au Mc Do pour se payer ses cours de mime et une chambre pourrie.

Non ! Lui, on appelle son tonton qui lui dégotte illico un second rôle dans une grosse production. Et bien sûr, ça marche : le public se précipite dans les salles pour vérifier qu’il a bien la même fossette que son pôpa et, ravi par l'indiscutable air de famille, décide que fiston a décidément bien du talent.

La descente aux enfers continue : tandis que ses camarades comédiens aussi talentueux que lui, abandonnent les uns après les autres, faute de chance et de moyens, et peuvent enfin se diriger vers la grande distribution - voire le pôle emploi - lui se retrouve en couverture des magazines, obligé d’enchaîner des interviews harassantes où on lui demande si ce n’est pas dur d’être comparé en permanence à son papa.

Hé ben si, c’est dur ! et il en souffre – et il le dit - parce que c'est un écorché vif (normal : parents abusifs = rébellion) et que la souffrance d’une vocation perdue et d’une existence subie, il ne connaît que ça.

Alors il en a marre que personne ne comprenne rien et que tout le monde l'envie sous prétexte qu'il n'a jamais eu besoin de prendre l'ascenseur social pour parvenir tout en haut pendant que ses copains s'amusaient comme des fous en grimpant péniblement l'échelle de service avec des chaussures de ski.

J'ose une métaphore : ça vous aurait plus, à vous, de passer une semaine dans le loft, cette émission ou de parfaits crétins deviennent célèbres en ne faisant rien ? Non ?

Alors imaginez si vous étiez né dedans.

mercredi, février 3 2010

Be stupid / chronique N°12

Ça y est ! Enfin ! Ils ont osé ! Ça faisait des années que j’attendais ça en rongeant mon frein, certain qu’un beau jour, enfin, la vérité finirait par éclater.

Samedi 30 janvier 2010, ce que nous étions nombreux à soupçonner a été révélé à nos yeux incrédules et je l’ai vu, moi-même, plus fort que tous les complots, plus explosif que tous les Da Vinci Code. Il était devant moi, manifeste, irréfutable, limpide, moderne, drôle. Terrifiant :

le Grand Secret.

La vérité est sortie, comme toujours, de la bouche d’un enfant, car les publicitaires ne sont rien d’autres que de grands enfants – c’est pour ça qu’on les paye si cher, pour cette capacité à aller chercher au fond de nous nos pulsions, même les plus enfantines, les plus primaires, les plus inavouables, les plus sadiques anales, comme on dit en psychologie.

Le Grand Secret (de polichinelle)

Il tient en deux mots, simple, lumineux, éclatant même :

Be stupid.

(C’est le nouveau slogan d’une marque qui vend des sortes d’habits.)

Jusque-ici, la société de consommation n’avait jamais poussé sa logique aussi loin. Jusque-là, par la bouche de ses communicants, le Système s’était toujours contenté de nous exhorter à nous laisser aller, à succomber à la tentation (nommée désir), au plaisir de la possession, à suivre son instinct, à faire des folies, à acheter, vite, pour payer plus tard.

Mais la publicité n’avait jamais franchi le dernier pas, elle n’était jamais allée jusqu’au bout, n’avait jamais livré au consommateur son désir le plus ultime, son vœu le plus cher : sois stupide.

Achète. Jette. Rachète. Ne réfléchis pas. Fais ce qu’on te dit. Ferme ton livre. Allume la télé. Déséquilibre-toi. Cède à tes pulsions. Sois charnel, glouton, lubrique, cupide, vaniteux, orgueilleux, jaloux, futile. C'est délire.

stupid.jpg

Regarde comme il est beau, comme il est jeune, comme il est parfait, mon mannequin photoshop de 16 ans sur l'affiche. Tu devrais être comme ça. Regarde comme ils sont trop chan-mé, mes pipoles. Vois comme elle te fait bander, ma bagnole. Désire. Sois frustré. Décivilise-toi. Sois une bête. Sois bête.

Be stupid.

Et tu sais pourquoi ? Tout simplement parce que c’est cool. Parce que c’est easy. Et parce que les gens qui veulent pas être cool, c’est des nazes qui se prennent la teu-tè, qui sont jamais contents et qui t’embrouillent dans ta tête avec leurs critiques à la con. Toi, tu les encules, t’en a rien à foutre, t’es en démocratie : tu fais ce que tu veux. T’es libre. T’es le roi. T’es heureux. Tes paupières se ferment. Ta gueule aussi.

Tu dors.

Nous, on s’occupe du reste.

(Putain, ça me met dans de ces états, le rosé à midi !)

lundi, février 1 2010

Burqa : le port de l'angoisse / chronique N°11

Enfin ! Il était temps que le gouvernement s'attaque enfin aux vrais problèmes. Et le fait que les élections régionales approchent ne doit rien y changer.

Le problème du port de la burqa qui inquiète à juste titre nos concitoyens âgés et/ou conservateurs fait des ravages jusque dans nos centre-villes, songez : il n’est plus un seul jour où, dans la rue, je ne croise l’un de ces fantômes moyenâgeux, glissant sur le sol tel un spectre...heu... moyenâgeux aussi - et portant dans les plis de son ample prison de toile les sanglots millénaires de femmes asservies sous le joug barbare de croyances immigrées.

Et attention : il ne s'agit pas ici de quelques centaines de sympathiques et pittoresques musulmanes comme celles des clips de Michel Sardou, non ! Des citoyennes bien de chez nous pourraient succomber aux sirènes barbues qui mordent la main qui leur donne à manger le pain des Français :

Par exemple, ma propre Mémé dit que c’est sympa d’avoir un habit qui fait tout en même temps, surtout en hiver. « Ça m’évite de prendre le manteau, l’écharpe, le bonnet, les gants, dit-elle. Ça fait tout en même temps, comme un couteau suisse. Et puis comme ça, je peux descendre acheter le pain en cheveux. »

Et Dieu dans tout ça, Mère Grand ? « Dieu ? Oh ! De toute façon, quand je mets ma burqa, personne ne voit que je suis catholique. »

Ma propre sœur m'a dit : « toutes mes copines gothiques en ont une à l’école alors, forcément, ça m’a donné envie d’essayer moi aussi. C'est la mode : les tournantes, c'est fini, c'est ringard ; les garçons, maintenant, y préfèrent les filles en burqa. Par contre, le niqab, non. Ça, je mettrai jamais, franchement, ça fait trop chiennasse : on voit tout tes yeux. »

Et Dieu dans tout ça, ma sœur ? « Dieu ? Et ben grâce à ma burqa, je peux gauler des trucs à la librairie religieuse sans me faire pécho. Après je les revends et je m'achète du poppers. »

Quant à Maman, elle m’a avoué que depuis que papa lui avait offert une burqa pour Noël, ça avait remis du piment dans leur couple : « ton père ne me regarde plus comme avant, m’a-t-elle avoué, il est beaucoup plus amoureux de moi et il m'a promis qu'il m'emmènerait à une soirée burqa avec d'autres couples libres. Je ne sais pas ce que c'est mais ça me changera. »

Et Dieu dans tout ça, Mère ? « Justement, ton père m’a dit : Dieu reconnaîtra la sienne. Et il a rigolé. »

Ma tante s’est aussi acheté une burqa imperméable avec un auvent et une moustiquaire (elle adore la randonnée) et mon cousin m'a confié qu'il ne voyait pas pourquoi ce serait réservé aux filles (mon cousin marche au voile et à la vapeur).

burka_2.jpg

Et voilà comment l’obscurantisme gagne peu à peu notre belle société. Et voilà pourquoi, tel James Bond, il nous faut sans tarder terrasser ce spectre !

Alors oui, certes, il y a aussi 600 000 enfants mal logés en France et 300 SDF qui meurent dans la rue chaque années (contre 1seul en Allemangne) mais bon, ça ne date pas d'hier et puis surtout, ce n'est quand même pas comparable, hein.

Là, c'est notre identité nationale* qui est en jeu, quand même.

(*) ou plutôt : notre identité nationale de droite avant les élections

Frêche it’s so Frêche / chronique N°10

georges-freche.jpgGeorges Frêche a quand même une bonne tête de gros porki, comme on dit par chez moi, enfin, quand je dis une tête, il ne s’agit pas d’une histoire de faciès (encore que), c’est surtout à ses différentes déclarations que je fais allusion : un coup sur les Noirs qui sont trop nombreux en équipe de France de football (mais rien sur l’équipe de France d’équitation, bizarrement), un coup sur deux Harkis traités de sous-hommes (Untermenschen, dans la langue d’Adolf), un autre sur les Israéliens (« Montpellier (…) zone libérée d’Eretz Israël ») et même sur les flics, dont il se demande si ce n’est pas eux qui mettent parfois le feu aux voitures. La classe, quoi.

Et j’imagine que, depuis le temps que ce zozo est aux manettes, on a dû louper pas mal d’autres perles « rigolotes » de cet acabit.

Frêche a la réputation d’être un type qui dit ce qu’il pense - surtout si c’est ce que ses électeurs veulent entendre. Il est tour à tour capable de tenir des discours libéraux, socialistes, communistes voire lepénistes bref, il n’en a rien à foutre. A ce niveau-là, ce n’est plus une girouette, c’est une éolienne mais bon, bref, il prend ses électeurs pour des cons, c’est donc un homme politique avisé. Et ça ne l'empêche pas d'agir sur le terrain.

Georges Frêche a récemment déclaré à propos de Laurent Fabius (qui l’avait attaqué) que celui-ci avait une tête « pas catholique », expression que me lançait souvent ma grand mère quand elle me soupçonnait d’avoir tapé dans le pot de confiture.

Laurent Fabius a été baptisé et élevé dans la religion catholique. On peut donc considérer qu’il est (de tradition) catholique, selon les critères communément admis. On aurait donc pu s’attendre à ce que l’Eglise catholique proteste qu’on soupçonne d’apostasie l’une de ses ouailles. Mais non.

En revanche, Georges Frêche est accusé d’antisémitisme car Laurent Fabius a un papa juif. Mais pas sa maman. Il n’est donc pas Juif, selon les critères de la tradition juive, puisque c’est la mère qui transmet la judaïté - mais il est vrai que les antisémites ont d'autres critères.

Voici donc un cas d’école où un type est accusé d’antisémitisme pour avoir traité un catholique de pas catholique parce qu’il est juif pas juif. La lutte contre l’antisémitisme devient vraiment compliquée ces derniers temps, si vous voulez mon avis.

Par ailleurs Georges Frêche n’a jamais manqué de faire de grandes déclarations d’amour à Israël – lorsque ça l’arrangeait, sans doute – ce qui fait que bon, heu… ça devient encore un petit peu plus compliqué d’accuser un catholique pas catholique juif non juif pro-israélien d’antisémitisme (ouf !), surtout que ses accusateurs, membres de son propre (ex) parti, aimeraient bien le dézinguer politiquement.

Moi, ce que j’aimerais bien, c’est qu’on réserve l’accusation d’antisémitisme à des situations moins douteuses (tout accusé est présumé innocent, même pour l'antisémitisme) parce que, à ce rythme-là, l’antisémitisme ne va plus vouloir rien dire, ce qui est assez dommage vu son histoire dans nos riantes contrées.

On aurait pu se contenter de l’accuser d’être un gros beauf vulgos et populiste, cela aurait suffit, je pense.

NB Et si vous m’accusiez d’antisémitisme (sait-on jamais ?) parce que je "défends" Frêche, alors je vous en accuserais à mon tour parce qu’en galvaudant l'antisémitisme vous l’affaiblissez et qu’en l’affaiblissant, vous faites son lit. Et ainsi de suite...

dimanche, janvier 31 2010

En dessous de la ceinture / chronique N°9

Je suis profondément admiratif du quasi mongolien qui, un jour, eut l’idée de porter ses jeans en dessous de la ceinture - voire en dessous des fesses. Je ne sais pas qui c’est mais cet homme mérite toute mon admiration. Personnellement, je pense qu’il s’agit de l’un de nos amis des Etats Unis d’Amérique, grande nation qui ne fait jamais les choses à moitié, surtout en termes de connerie.

En tous cas, il fallait être quand même sacrément défoncé à la colle à rustine pour inventer un truc pareil. J’imagine la scène :

  • Oh, j’ai une idée, Man ! Comme je m’ennuie profondément in za houde, je vais porter mon jean hyper bas, maveu foqueu.
  • Oué, et alors' ?
  • Il ne tiendra plus tout seul (première super idée) et comme ça, je serai obligé de le remonter tous les trois mètres pour qu’il ne me tombe pas sur les chevilles.
  • Et alors ?
  • Et alors ? T’es con, maveu foqueu ? ce sera trop cool !
  • Ah oué, trop cool !
  • Et aussi, j’aurai l’entrejambe du jean au niveau des genoux (deuxième idée géniale)
  • Ah bon ?
  • Et oué, comme ça je serai obligé de marcher comme un pingouin, animal sexy et qui déchire grave sa race du cul, Man.
  • Ah oué, trop cool, les pingouins, sanaveubitche !
  • Enfin, on verra mon slibard dépasser (troisième idée démente), comme ça tout le monde pourra constater que je n’ai pas peur de prendre froid au cul (quatrième idée géniale).
  • Ah ben pourquoi ?
  • Comme ça, toutes les meufas verront que je suis un chaud du cul. C’est un symbole psychologique, Man, tu vois.

0920baggy.jpg

Et voilà, à partir d’un concept très simple, notre ami états-unien venait tout simplement d’inventer un nouveau look, moderne et racé, qui donnerait à ses aficionados un air mi pingouin (pour la démarche) mi babouin (pour le postérieur) ; un look qui en jetterait, tout en indiquant clairement à ses interlocuteurs que, quand on a un look comme ça, c’est pour dire que… heu… enfin… la société, ça va pas, quoi.

Tout ça.

Et le plus étonnant chez l’heureux inventeur de ce niou staïle, c’est qu’il allait bientôt trouver des milliers d’autres quasi mongoliens pour faire exactement la même chose que lui, ce qui nous donne quelques indices troublants sur cette étrange espèce homo-sapiens à laquelle nous appartenons.

Tout ça pour vous dire que lorsque je vois l’un de mes semblables marcher péniblement dans la rue, coincé dans son jean, je regrette parfois, par pure perversion, que notre grand gourou n’ait pas rajouté quelques difficultés supplémentaires, genre :

  • Man ! j’ai une idée : je vais mettre mes chaussures à l’envers, le pied droit à la place du gauche comme ça j’aurais l’air d’un pingouin, mais d’un pingouin qui boîte.
  • Ah, oué, cool, sanaveubitche.
  • Et aussi, Man, je vais retourner mon slip devant derrière comme ça je serai tout comprimé devant et je ne pourrai plus aller aux toilettes facilement.
  • (...)

Et si vous avez d'autres idées, n'hésitez pas.

Faut souffrir pour être un rebelle, maveu foqueu !

jeudi, janvier 28 2010

Publicité pour des salons de coiffure / chronique N°8

Calmar

L’autre jour, je me promenais dans la rue (en fait, je revenais du Leader Price mais « je me promenais », c’est plus littéraire) et bref, je tombe sur une affiche publicitaire. Ou plutôt l’inverse, c'est elle qui me tombe dessus : en gros plan, une jeune femme me regardait droit dans les yeux d’un air farouche et langoureux à la fois, comme une sorte de... disons... de stripteaseuse - mais catholique.

Elle était vêtue d’une simple veste, largement ouverte sur sa poitrine nue. On voyait nettement la naissance de ses seins - qu’elle semblait avoir fort jolis – car elle avait oublié de mettre son soutien-gorge au moment de prendre la photo. Le photographe ne lui ayant pas fait remarquer, elle était donc largement à oilpé, ce qui est une grande qualité humaine pour une femme selon moi.

J’ai d’abord pensé à une pub pour une fondation contre la maladie d’Alzheimer, eu égard au soutien-gorge oublié mais non, ça ne collait pas. Et puis, il y avait un autre truc bizarre, à moitié coupé par le bord supérieur de la photo : la fille avait une sorte de calamar sur la tête. (Après examen, le céphalopode s’avéra être en fait une coupe de cheveux moderne et monumentale – plutôt onéreuse, à mon avis.)

Toujours intrigué par cette étrange absence de sous vêtements, j’ai songé qu’elle avait peut-être été obligée de les vendre pour se payer sa coupe « fruits de mer », coupe qui, au demeurant, ne donnait pas franchement envie de lui faire des papouilles à la tête pour déconner, vu la complexité du bordel. Mais bon, c’est quand même ses seins, en plein centre de l’affiche, qu’on voyait en premier.

C'était une publicité pour une chaîne de salons de coiffure au nom de son fondateur, petit artisan prospère devenu merlan industriel. Tiens ? ils mettent des nichons pour vendre des coupes de cheveux, maintenant ?

Personnellement, moi, pour vendre des coupes de cheveux, j’aurais plutôt tendance à mettre… des coupes de cheveux. Je les mettrais même en plein centre de mes affiches – quitte à mettre deux ou trois nichons dans les coins, si vous y tenez vraiment, bien que je ne voie pas trop le rapport entre se faire coiffer et se faire regarder les seins.

Mais bon, avec le marketing moderne, hein...

Et puis non, me suis-je dit, ce n'est pas possible, c’est vraiment trop bizarre : si on voit aussi bien les seins de la fille, c’est tout simplement parce que ça doit être une vraie pub de nichons : notre ami coiffeur a décidé d'élargir ses activités et il est tout simplement devenu, coiffeur-nichonneur (il y a bien des coiffeur-visagistes !). C'est ça : il a dû transformer ses salons et l'on peut désormais s'y faire coiffer les cheveux ET les seins.

Subjugué par une telle éventualité, j’ai serré mon sac Leader Price fort contre moi et je me suis remis en route en me demandant quel type de peigne on pouvait bien utiliser pour ça. Puis je suis rentré chez à la maison doucement, en imaginant le garçon coiffeur d’un tel établissement, soupesant les deux seins de sa cliente d’un œil professionnel et posant la question rituelle : « vous les avez lavés il y a combien de temps ? ».

mardi, janvier 26 2010

Le zip des bottes des filles / chronique N°7

panthère

Il y a un truc qui m’énerve en ce moment. Qui m’énerve vraiment. Je ne sais pas pourquoi. Il faudrait peut-être que j’en parle à mon psy parce que c’est quelque chose de vraiment anodin qui ne devrait pas me mettre dans des états pareils mais que voulez-vous ? ça m’énerve, hou putain que ça m’énerve !

Ça a un rapport avec la mode, cette manie commerciale qui pousse les gens à tenter d’être des moutons différents des autres, mais des moutons quand même - saisonnièrement tondus par les diktats industriels de pseudo artistes embagousés et qui… bref.

En ce moment, je ne sais pas si vous avez remarqué, dans la rue, il y a plein de filles qui portent des bottes. Jusque-là, rien d’anormal. Et j’ai remarqué qu’il y en avait plein avec des bottes dont la fermeture Eclair se trouve à l’extérieur, sur la face externe des mollets. Et c’est là que ça commence : il y a un petit génie qui a décidé de faire passer la fermeture éclair de l’intérieur vers l’ex-té-rieur.

Je ne peux pas m’empêcher d’imaginer la face benoîte du misérable « créateur » qui a eu l’idée nullarde de faire un truc pareil. Je l’imagine en train de pousser un petit couinement post coïtal de mulot auto satisfait en savourant d’un œil gourmé l’admiration éperdue de ses ébahies collaboratrices mono neuronales, persuadé pour quelques instants d’être devenu une sorte de Picasso du vêtement de pied féminin :

« les chéries, je viens d’avoir une idée gé-nia-le : et si on mettait le zip des bottes… à l’ex-té-rieur ? Ça va être méga tendance, ça veut dire que les femmes d’aujourd’hui n’ont plus besoin de cacher leurs zip, tu vois, parce que les femmes d’aujourd’hui, elles sont libres et si elles veulent montrer le zip de leurs bottes et ben elles ont le droit parce que y’en a marre des tabous dans les prisons mentales et que il faut se révolter, tu vois, c’est comme une ode à la liberté de ton corps : tu dis aux autres qui tu es avec tes pieds et ils voient que tu es fière et rebelle comme une panthère sexuelle, parce que le zip à l’extérieur, chérie, c’est aussi une invitation au désir, ça veut dire enlève-moi mes bottes, c’est facile et prends-moi, là, tout de suite, le zip à l’extérieur, c’est mon âme qui s’ouvre pour toi et mon corps brûlant qui te désire comme un poney fougueux ».

Ensuite, il tape en gloussant dans ses petites mains replètes et il s’effondre en suant sur le canapé en cuir blanc du studio, épuisé par son audace créative. Le pire, c’est que je le vois, ce con, en train de s’éjaculer dans le cerveau, tout ému et presque inquiet d’avoir eu une idée aussi terrifiante de nouveauté : mettre le zip à l’ex-té-rieur.

Vous comprenez pourquoi ça m’énerve, maintenant ?

lundi, janvier 25 2010

Là-bas si j’y suis pas / chronique N°6

vincent-peillon.jpg

Aujourd’hui, je voudrais revenir sur une question cruciale de communication politique : comment dire aux gens qu’on n’est pas quelque part ? Je sais, c’est bizarre comme question mais bon, ça peut arriver (et aussi, il faut croire que certains n’ont que ça à foutre).

Reprenons : pour faire savoir à tout le monde qu’on participe à un débat sur l’identité nationale, le plus simple, c’est… heu… d’y participer. Ça, c’est fastoche. C'est ce qu'ont fait Eric Besson et Marine machin (comment s'appelle-t-elle déjà ?)

Ce qui est compliqué, c’est si on trouve que le débat il est tout pourri et qu’on se dit qu’on ne devrait pas y aller... mais qu’on voudrait bien quand même que tout le monde sache qu'on n'y est pas allé, justement parce qu'on trouve que le débat est tout pourri.

Ben oui : si on refuse l’invitation, c’est embêtant parce que la télé invite quelqu’un d’autre (par exemple l’un de vos concurrents à la prochaine présidentielle) et, du coup, le type fait le malin à votre place et récolte les lauriers éventuels (malgré le débat tout pourri).

Pendant ce temps, personne ne sait que vous avez été super classe en refusant de participer à un débat tout pourri et ça, franchement, c’est hyper frustrant, surtout si vous vous appelez Vincent Peillon. La politique de la chaise vide, pour que ça fonctionne, hein, eh ben il faut pas qu’il y ait quelqu’un d’autre sur la chaise. Logique.

Donc, en gros, Vincent, il veut bien refuser les débats tous pourris, mais à condition que tout le monde le sache. Il veut bien être chevaleresque, voyez, mais pas anonymement.

Alors il faut innover. Faut créer du neuf, trouver une figure de communication adaptée, sorte d'esquive subtile et fourdroyante, un truc digne d’un grand maître d'aïkido. Nous baptiserons cette nouvelle figure le « vas voir là-bas si j’y suis… pas. » en l'honneur de Vincent.

Et voilà cette sublime figure : je dis à tout le monde que j’y vais et, au dernier moment, hop ! j’y vais pas, comme ça on n’a pas le temps de me remplacer par quelqu’un d’autre. Et nananaire, je vous ai bien eus (poil au cul).

Sauf que ça n’a pas trop marché : Vincent, il s’est fait choper. Il a cru qu’il pourrait avoir le beurre (de l’identité nationale), l’argent du beurre (de l’audimat) et le cul de la crémière (blonde – je ne pense à personne en particulier, les crémières sont souvent blondes) et, au lieu de passer pour un chevalier blanc, il est surtout passé pour un type vulgaire qui prend légèrement les gens pour des cons, surtout la madame Arlette qui l'avait invité et qui avait l'air encore plus déshydratée de l'intérieur que d'habitude.

Et c’est ça, finalement, le problème, avec les débats tous pourris : ça rend les gens vulgaires.

Vous me mettrez un Pernaut. / chronique N°6

PernautCe soir, notre président se livrera à un exercice périlleux face aux caméras féroces de TF1 : il va se faire passer au grill par deux journalistes mondialement connus en France pour leur intransigeance et leur insolence face au pouvoir. Suite à quoi, Nicolas sera livré en pâture à une dizaine de Français assoiffés de sang et sélectionnés par la rédaction de la chaîne de télévision la plus libre du monde.

C’est tout à l’honneur de ce jeune président, moderne et iconoclaste que d’aller, seul et le poitrail offert, affronter le parler vrai du Peuple de France car, tel que je le connais, il y a peu de chances que JP Pernaut, l’incorruptible, fort de l’onction de 7 millions de vraies gens, acquise par des années de dangereux sujets d’investigation au JT de 13h, lui fasse le moindre cadeau.

En effet, Jean Pierre Pernaut, il n’a jamais eu peur de rien, ni de pourfendre les grèves de fonctionnaires surpayés qui prennent en otage leurs honnêtes usagers, ni de dénoncer l’augmentation du prix du fioul, encore moins de faire trembler les chaumières pour mettre en garde les forces vives de la nation (qui ont le temps de regarder la télé à 13h) contre les ravages de la grippe A chez les artisans qui fabriquent encore des santons à la main.

La vérité, toujours ! fut-elle dure à entendre, telle est la maxime de cet Albert Londres moderne et impitoyable qui, à force de ne jamais flatter les bas instincts du peuple, a su acquérir son profond et durable respect.

Notre président est quand même une sacrée putain de tête brûlée. Tel un vrai président américain, il va s’élancer, muni de son courage et du glaive acéré de la vérité nue, en plein dans la cage aux fauves. Il pourra enfin rendre à la fonction présidentielle son honneur souillé par des années de communication démagogique et de mises en scènes indignes de notre identité nationale, à nous, Français, inventeurs de la démocratie (à part les Grecs et les Américains), à nous, le Peuple de la Vérité.

Et remets-moi un Pernod à moi aussi, tiens.

- page 1 de 2